Arsenal-PSG : "Beaucoup de choses ont changé"... Pourquoi l'équation n'est plus la même depuis la victoire des Gunners sur les Parisiens en octobre

Sept mois après le premier affrontement entre les deux équipes (2-0 pour Arsenal) en Ligue des champions, déjà à l'Emirates Stadium de Londres, la donne a changé et le suspense est total en demi-finales de la compétition.
/2023/11/23/andrea-rond2-655f9042ecbeb384418639.png)
Le PSG est aux portes de la deuxième finale de Ligue des champions de son histoire. Devant se dressent les canons d’Arsenal, un adversaire qu’il a déjà croisé cette saison, il y a sept mois, lors de la phase de ligue de la C1. Les protégés de Luis Enrique n’avaient alors pas tenu la comparaison, s’inclinant 2-0 sans jamais donner l’impression de pouvoir gagner le bras de fer.
"C'était il y a longtemps. Beaucoup de choses se sont passées depuis. Certaines difficultés ont été passées. C'est un match différent, même si on va rester fidèle à notre manière de jouer", a prévenu le milieu de terrain parisien Vitinha, en conférence de presse, lundi 28 avril.
Vitinha n'est pas inquiet pour le PSG, six mois après la défaite à Londres.
"C'était il y a longtemps. Beaucoup de choses se sont passées depuis. Certaines difficultés ont été passées. C'est un match différent" #ARSPSG pic.twitter.com/cr3jocltgY
En octobre, Paris ne disputait que le huitième match d’une saison aux allures de tournant car marquée par le départ de Kylian Mbappé au Real Madrid. Malgré 64% de possession, l'équipe parisienne ne s'était procuré qu'une seule occasion majeure, sur un corner coupé par Joao Neves rebondissant sur la barre transversale (66e). Si Luis Enrique avait assumé sa responsabilité dans la défaite, son refus de répondre à une question au micro d'une journaliste Canal+ avait créé un début de polémique. "Pour savoir le niveau réel de notre équipe, il faudra attendre la fin de la saison", avait-il avancé après une soirée à laquelle il n'avait pas convié Ousmane Dembélé, sanctionné pour "manquement aux obligations de l'équipe".
Ce premier test manqué avait jeté le doute sur la capacité du PSG à rivaliser avec les meilleures équipes d'Europe. Il avait ensuite enchaîné trois matchs consécutifs sans victoire en C1 (1-1 contre le PSV, 1-2 contre l'Atlético de Madrid et 0-1 chez le Bayern Munich), avant une renaissance en décembre qui a transfiguré cette équipe, passée d'une élimination virtuelle dès la phase de ligue à prétendant sérieux au sacre, du propre aveu des coachs battus, d'Eric Roy à Unai Emery en passant par Arne Slot.
Le coach de Liverpool, qu'il a mené au sacre en Premier League dimanche, a confié après le huitième de finale que le PSG était "la meilleure équipe d'Europe à l'heure actuelle". Depuis cette qualification renversante à Anfield aux tirs au but il y a un mois et demi, l'équipe parisienne inspire la crainte sur la scène européenne. Son image de formation en devenir, portée par des jeunes premiers, a disparu à la sortie de l'automne. "J'ai revu le match [contre Arsenal] et j'ai vu l'évolution de l'équipe. Je pense qu'on est meilleurs et plus complets aujourd'hui", a appuyé Luis Enrique lundi.
Quand Arsenal a perdu ses deux attaquants de pointe (Kai Havertz et Gabriel Jesus) sur blessure jusqu'à la fin de la saison tout en laissant le titre de champion d'Angleterre s'envoler, le PSG a trouvé la formule gagnante en attaque. Luis Enrique a préféré changer les hommes plutôt que le système. Après avoir fait couler beaucoup d'encre dans des périodes d'inefficacité chronique, le choix d'évoluer avec un faux n°9 plutôt qu'un attaquant de métier a fini par porter ses fruits.
Ousmane Dembélé a récupéré le rôle un temps confié à Marco Asensio (depuis parti en prêt) et à Kang-In Lee (dont le temps de jeu s'est considérablement réduit). Il n'est plus le même homme depuis. Raillé pour ses ratés et sa faible contribution statistique, l'international français est désormais le meilleur buteur évoluant avec un club des cinq grands championnats européens en 2025 avec 24 réalisations en 24 matchs. Interrogé pour la énième fois sur les raisons de ce qui a tous les airs d'un déclic, l'intéressé a expliqué, avant le quart de finale retour contre Aston Villa, qu'il était surtout dû à "la position où [il] joue".
Leader de l'attaque, Dembélé a également vu ses coéquipiers hausser leur niveau de jeu. Six mois après sa première titularisation en Ligue des champions, sur la pelouse d'Arsenal justement, Désiré Doué a explosé au plus haut niveau (11 buts et 8 passes décisives avec le PSG en 2025), au point de connaître sa première sélection en équipe de France. La recrue hivernale Khvicha Kvaratskhelia offre, depuis le mois de janvier, une arme de plus avec sa débauche d'énergie et ses dribbles dévastateurs. Concurrencé, Bradley Barcola a dû relancer sa saison après un gros coup de mou de fin novembre à mi-janvier (0 but ou passe décisive en 10 matchs).
La résurgence de l'inefficacité parisienne contre Nice (1-3), vendredi, n'inquiète pas plus que cela Luis Enrique. "Ce que j'ai vu, je signe pour le revoir mardi à Londres et pour le match retour. Ce que j'ai vu sur le terrain - une équipe qui se crée 30 occasions de but -, je signe tout de suite, même si je ne signe pas pour le résultat, évidemment", a appuyé l'entraîneur espagnol, qui n'a pas apprécié les questions portant sur les résultats décevants de son équipe (une victoire sur les quatre derniers matchs). En face, Arsenal reste également sur une dernière sortie sans victoire (2-2 contre Crystal Palace) qui ne dit rien ni de sa dynamique ni de son niveau réel.
"Je ne sais pas si c'est la meilleure équipe qu'on ait affrontée. C'est difficile à dire. C'est une des meilleures équipes d'Europe. Son entraîneur fait un très bon travail depuis six ans", a résumé Luis Enrique, synthétique en conférence de presse. Le club anglais reste sur 12 matchs sans défaite et il est le seul à avoir remporté l'aller et le retour lors des quarts de finale (3-0, 2-1), le tout en éliminant le Real Madrid, tenant du titre. Les Gunners restent aussi dangereux sur coup de pied arrêté qu'au mois d'octobre, là où les Parisiens sont toujours aussi friables sur cette phase de jeu.
Ils en ont fait les frais sur la pelouse d'Aston Villa et contre Nice en à peine dix jours. "Je considère que nous avons un très bon niveau dans ce domaine (...) Nous ne préparerons pas notre équipe uniquement en fonction de cet aspect du jeu", assurait récemment Luis Enrique. Interrogé à nouveau sur le fait de travailler là-dessus, l'Asturien a fait preuve de sarcasme en conférence de presse, reprenant de volée un journaliste : "On travaille tous les aspects du jeu, y compris les coups de pied arrêtés, sinon comment crois-tu qu'on m'aurait donné ma licence d'entraîneur ?"
Commenter
Francetvinfo